Alimentation chevaux

L'alimentation des chevaux.

Les fourrages:


Les principaux fourrages donnés aux chevaux sont le foin (herbe séchée), la paille et l’avoine.

Il existe plusieurs catégories de rations en fonction des chevaux et de leur utilisation.
Par exemple :
- un cheval de Cuirassiers ou de l’Artillerie lourde reçoit une ration journalière de 4 kg de foin et de 6,6 kg d’avoine, tandis qu’un cheval de l’Artillerie de Campagne reçoit une ration de 3,850 kg de foin et de 6,450 kg d’avoine.

Ces valeurs, qui ne sont que théoriques, ne seront que rarement respectées pendant la guerre. Les aléas des approvisionnements (pénurie d’avoine, aliments de substitution,etc…), les délais d'acheminement du ravitaillement et les priorités données aux opérations sur le terrain ont souvent fait que les chevaux employés près du front n’ont pas toujours été correctement nourris.

Néanmoins, certains chevaux étaient relativement bien traités par les soldats, comme par exemple un dénommé Belenfant dépeint par Paul LINTIER: " S'il jette à ses chevaux les plus énormes injures, il les traite avec douceur et amitié. On l'a vu faire jusqu'à une lieue, le soir, après une étape mortelle, afin de leur trouver quelques brassées de foin."
" (...) très longue marche de nuit. Il était plus d’une heure du matin lorsque, enfin, nous nous sommes arrêtés. Il a encore fallu faire la soupe, mener les chevaux boire et leur donner l’avoine."



L’eau 


Un cheval doit boire environ 20 litres en 24 heures, en au moins deux fois. De plus, le cheval est un animal assez difficile vis-à-vis de la qualité de l'eau qu'il boit ce qui complique encore les problèmes d'approvisionnement: il faut allier quantité et qualité de l'eau.
Paul LINTIER, dans son livre "Ma pièce" aborde ce sujet : « A l’heure de l’abreuvoir, l’unique rue du village est pleine de chevaux tenus en main ou montés à poil. Six batteries sont cantonnées autour de Moirey et il n’y a ici qu’une seule auge où tombe d’une fontaine un filet d’eau claire, gros au plus comme deux doigts (...) Au bout de cinq minutes, on avance encore de vingt pas. Lorsque nous arrivons enfin aux abords de l’abreuvoir, où l’on s’enfonce dans la boue jusqu’aux chevilles, des centaines de chevaux ont laissé sur l’eau tant de bave que nos bêtes refusent de boire. »
Une batterie montée de canons de 75 possède 215 chevaux et doit leur donc donner 4300 litres d’eau par jour, ce qui nécessite une logistique de l’eau bien organisée. Face aux besoins des unités présentes dans un même secteur du front, un service des eaux placé sous la responsabilité du Génie est crée en 1915. Ce service est notamment chargé de créer le nombre de points d’eau suffisants (abreuvoirs) répartis dans un secteur et d’assurer la bonne qualité de l’eau fournie aux chevaux et aux hommes.

Dans "Le tube 1233", Paul LINTIER évoque à plusieurs reprises le problème de l'approvisionnement en eau pour ses chevaux: "(...) Ça allait! ... A part l'abreuvoir. C'était tout un voyage, deux fois par jour aux puits... et l'eau n'était guère abondante.. Enfin!... (...)".


Chevaux à l'abreuvoir - Cerisy - Juin 1916


Chevaux au bivouac du Parc d'Artillerie - Le Hamel - septembre 1916