Les organes qui relient le canon au frein de tir:
La tige de frein est reliée au manchon par l'intermédiaire de l'écrou de traction, de la chape, et de la clavette.
La clavette porte un ressort et une rainure en forme de rampe dans
laquelle se déplace le tenon du verrou de clavette.
On a voulu rendre la mise de feu impossible quand le canon
est déclaveté; ce résultat est obtenu par le fonctionnement du verrou de
clavette.
En effet, le départ du coup avec la bouche à feu qui n'est plus reliée à la tige du frein de tir entraînerait de très graves dégâts sur le matériel ainsi que sur le personnel.
Le déplacement de la clavette de chape lorsqu'on exécute l'opération
de «déclaveter» fait monter le verrou de clavette.
Ce mouvement ne peut avoir lieu que si la tête du verrou de clavette
se trouve en regard de la mortaise de la culasse, c'est-à-dire si la culasse
est ouverte.
Inversement, tant que l'opération de «reclaveter» n'a pas fait
redescendre le verrou de clavette, la fermeture de la culasse et la mise de feu
sont impossibles, la tête du verrou de clavette immobilisant la culasse à la
position d'ouverture.
Prescriptions importantes extraites des règlements :
Les opérations qui consistent a supprimer la liaison entre le canon et le frein ne
doivent être exécutées qu'en présence d'un officier ou d'un maréchal des logis
mécanicien.
On ne doit jamais déclaveter sans que le canon soit
complètement rentré en batterie et le frein paré.
Avant de procéder aux opérations, il faut:
- séparer les
deux trains (1),
- mettre la bouche à feu sensiblement
horizontale (2),
- assurer les sus-bandes,
- vérifier que les lanières des
clavettes sont en place (3),
- ouvrir la culasse (4).
(1) Pour éviter le basculement de l'avant-train pendant le recul du canon.
(2) Si la culasse se trouvait plus basse que la volée, le canon reculerait trop vite dans la glissière; avec un poids de 461 kg, il pourrait en résulter de sérieuses dégradations au coulisseau, qui limite son mouvement vers l'arrière, ou même la chute du canon, si le coulisseau était mal placé ou manquait. Il est interdit aux corps de troupe de déclaveter sans que le coulisseau et le frotteur soient en place.
(3) Pour éviter un basculement possible du frein autour du tourillon de vis de pointage pendant le recul du canon.
(4) La culasse n'étant pas ouverte, on ne peut déclaveter sans cisailler le tenon de clavette.
Déclaveter et faire reculer le canon sur le frein:
- faire glisser, en soulevant son ressort, la clavette de chape
de droite à gauche, jusqu'à l'arrêt du mouvement.
En cas de dureté, introduire dans les deux trous
correspondants de la clavette et de son ressort, en soulevant ce dernier, un
chasse-goupille, sur lequel on frappe doucement avec la masse en cuivre.
Enlever le chasse-goupille quand la clavette est plus qu'à moitié sortie. Ne
jamais se servir au lieu du chasse-goupille d'un morceau de bois ou de toute autre
matière susceptible de se briser dans le trou et, par suite, d'immobiliser le
ressort.
Achever à la main de tirer la clavette jusqu'à l'arrêt du mouvement.
Faire reculer la bouche à feu:
- faire effort sur la tranche de la bouche pour porter
la bouche à feu en arrière, en ayant soin de placer les mains sur la partie
supérieure de la tranche de bouche pour éviter que les doigts ne soient pris
entre les galets de la bouche et la glissière.
En cas de dureté au démarrage,
un servant s'applique à la manivelle de culasse et tire la bouche à feu vers
l'arrière. Le mouvement ne doit pas être exécuté trop brusquement pour ne pas
dégrader le coulisseau ou le boulon de frotteur; il doit être arrêté dès qu'on
entend le choc du coulisseau sur la nervure de la glissière.
Enlever la clavette:
Si l'on veut enlever la clavette, il suffit, après l'avoir
tirée jusqu'à l'arrêt du mouvement, de soulever son ressort de façon à le
dégager du cran formé par la chape. Laisser la clavette pendre à sa lanière.
Ramener la bouche à feu en batterie et claveter:
La bouche à feu étant à sa position de recul, s'assurer que
le verrou de clavette est en place et que la culasse est bien ouverte,
vérifier également que la clavette est enlevée ou tirée à fond.
Ramener la bouche à feu en avant sans brusquerie; si la chape,
ayant légèrement tourné, s'opposait au mouvement, la redresser par quelques
coups de la masse en cuivre. Reclaveter aussitôt en frappant au besoin
doucement sur la clavette au moyen de la masse en cuivre.
La clavette doit coulisser librement; une dureté dans son mouvement
est, en général, un indice que la bouche à feu n'est pas complètement à sa
place.
Démonter le verrou de clavette:
La vis-culasse étant
enlevée et le canon déclaveté, chasser de bas en haut le verrou de clavette à
l'aide d'un chasse goupille en agissant sans brusquerie; dès que la saillie de
sa tête dans la culasse le permet, le saisir et le tirer vers le haut en même
temps qu'avec un doigt introduit par la gauche dans le logement de la clavette,
on appuie sur le verrou de façon à écraser son ressort.
Le remontage s'opère parles moyens inverses: faire effort avec
la main sur la tête du verrou jusqu'à l'arrêt du mouvement, tout en appuyant
toujours avec le doigt engagé dans le logement de la clavette, comme il a été
dit pour le démontage.
Avoir soin de remettre en place la culasse, en la laissant à
la position d'ouverture avant de reclaveter.
Déclaveter le canon permet principalement l’entretien minutieux de la glissière.
Pour nettoyer la glissière:
- déclaveter et faire reculer
le canon sur la glissière jusqu'à la butée, après s'être assuré que le frotteur
est en place et maintenu par son boulon.
- nettoyer complètement la glissière, en
particulier les plans inclinés et les chemins de roulement, en enlevant toute
l'ancienne graisse et en employant, si c'est nécessaire, un chiffon imbibé de
pétrole; puis graisser avec la brosse ou avec la main dans les parties moins
accessibles.
On profite de l'opération qui précède pour nettoyer, puis graisser les galets postérieurs de la jaquette et vérifier qu'ils tournent librement.